Daddy issues #1 Ta future première rentrée à l'école

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Je vais pas mentir, ça fait quelques temps que ça me triture les méninges et que je ressens le besoin de coucher mes sentiments là-dessus. C'a eu l'effet d'une bombe, tu sais, que de réaliser ta première rentrée scolaire prévue pour cette année. L'école ; déjà. Je ne sais pas ce qui m'effraie le plus entre devoir te jeter dans la fosse aux lions ou me voir concrètement vieillir dans le reflet de tes yeux, au fur et à mesure que ton propre corps grandit, que tes gazouillis deviennent mots puis phrases. Peut-être un peu des deux, ce qui en fait un cocktail plutôt balèze à digérer.

Toi, ma poussière d'étoile, que j'ai tenu dans mes bras lors de ta venue au monde il y'a un peu plus de deux ans, maintenant, lors de cette nuit où tu étais si pressée de venir découvrir ce qu'avait à proposer le monde extérieur, tes grands yeux bleus écarquillés prêts à dévorer tout ton environnement pour satisfaire ta curiosité ; cette nuit où tu as changé ma vie à tout jamais... Je ne peux me résoudre, aujourd'hui, à te laisser dans ce qui ressemble, à mon sens, à ce qu'on peut faire de pire comme exemple du monde. J'ai peur, pour de vrai, que tu ne te brises, ma petite étoile filante. Est-ce une angoisse fondée ou jute le témoignage égoïste d'un père qui n'est pas prêt et ne le sera jamais à chaque nouveau bouleversement de ta vie, et donc de la mienne ?

Avec ta mère, on s'est fait la promesse qu'à défaut de t'offrir un monde heureux et bien-portant, on te donnerait les armes pour l'affronter, qu'on t'apprendrait à te battre et te débattre dans la mélasse, à sortir du lot, à ne pas te laisser envahir ni écraser : à exister par tes propres et nobles moyens. Je ne peux me résoudre à cette dure vision de te voir désabusée, maltraitée par tes pairs, alors je baliserai le terrain pour t'éviter les pièges les plus évidents. Ce seront tes premiers pas sur le circuit d'une très longue, et parfois ennuyeuse, route vers le reste de ta vie que tu feras dès septembre et c'est justement en ça qu'on va se démener comme des diables pour rendre le voyage, ou en tout cas la part que l'on partagera ensemble, la moins barbante possible. Tu n'auras sûrement pas besoin de posséder le monde pour être heureuse, simplement le parcourir ne te rendra que plus riche encore. Tu tomberas, c'est inévitable mais je vais te dire un truc, peut-être une réponse préventive à une question que tu te poseras en temps voulu. Pourquoi ? Pourquoi tombe-t-on ? Je vais pas te le cacher, dans ce monde, tu tombes parce qu'on te pousse et tu te relèveras pour rendre les coups.

Toi et moi, on va entamer un long périple ensemble, fort en émotion c'est certain. Tes premiers pas dans cette cour d'école seront aussi les miens.
Toi et moi, c'est pour la vie, tu le sais ? Et si un jour tu viens à en douter, à me traiter de vieux con, de ringard, que tu te sens incomprise, viens relire ces lignes que j'adresse non seulement à toi mais aussi à mon moi du futur.

Les parents sont les fantômes de l'avenir de leurs enfants.

Je t'aime ma nébuleuse, aujourd'hui et à jamais.

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