Of Mice & Men - DEFY : le défi du renouveau

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Tout de go, je t'avoue que mon histoire avec Of Mice & Men a un petit quelque chose de plus. Déjà parce qu'il s'agit clairement du groupe qui a réhabilité le genre du metalcore dans mon appréciation et mes playlists, sachant que j'ai été, pendant un moment, plutôt réfractaire voire même allergique au genre. Dans un second temps, et pas des moindres, peut-être même aurait-il fallu le mentionner en premier, la musique de ce groupe (entre autres avec Enter Shikari) m'a raccompagné sur la voie de la guérison lors de mon épisode dépressif majeur et burn-out en fin 2014. L'ambiance est posée. 

La bande d'Aaron Pauley désormais, et j'écris ça à crève-cœur, nous revient en ce début d'année 2018 avec un album flambant-neuf, ou pas mais on verra plus bas, ayant la dure tâche, dirais-je même le défi, de faire passer Of Mice & Men dans l'ère post-Austin Carlile, puisque privé du chanteur principal et fondateur depuis peu. Forcément, je l'attends au tournant, non sans une once d'appréhension, comme le précédent chroniqué par mes soins chez House of Wolves, (ah bah non, merci 1&1 pour la suppression de données). Soyons clairs, on ne peut pas retirer à cette nouvelle configuration d'Of Mice & Men ses qualités qui en font une bande à la musique efficace, assurément borderline avec un calibre mi-radio, mi-scène. Des hits, DEFY en fait collection ; du titre éponyme aux singles évidents "Back to Me", "How Will You Live, ou la très réussie, "Money" reprise de Pink Floyd aux allures Hard FM de nouvelle génération... et possède quelques subtilités nouvelles vers lesquelles Of Mice & Men pourrait tracer sa route du futur et y briller avec "Sunflower", "Vertigo" (mon crush de l'album) "If We Were Ghosts", touchante et dédiée à notre regretté Chester Bennington, ou "On the Inside" que n'aurait pas nécessairement renier les patrons  des charts anglais du moment : Bring Me The Horizon. 

Loin d'être le tour de force attendu, Aaron Pauley, aux commandes, semble plutôt confirmer ici qu'un gain de points de charisme passe parfois par une moustache et quelques cheveux de plus et surtout qu'Of Mice & Men en a encore sous le capot, sait rouler des mécaniques et possède toujours LA formule pour décrasser une fosse si bien que parmi les influences les plus heavy du groupe, on peut désormais compter parmi Megadeth et Metallica aux côtés des mainstream et post-grunge Three Days Grace ou les Foo Fighters. La recette prend alors des allures plus adultes sans pour autant brader l'identité si forte du groupe. Si l'on ne retrouve pas de titre aussi fort qu'un "Bones Exposed", ni un coup d'éclat façon "Second & Sebring" (faut pas rêver), l'excellente "Warzone" fait bien plus que le café en successeur à "The Depths" pensée exclusivement en hymne pour le mouchoir. La bande paye même une troisième chanson à sa collec' des "YDG" débutée en 2010, sur le premier album, ici avec "Forever YDG'n", et sans être aussi folle que ses deux grandes sœurs, on tient là beau clin d’œil aux fans de la première heure. 

Qu'il affiche sa volonté de se montrer comme une figure incassable malgré les changements au sein de la formation, qu'il dédie ses chansons soit à son ancien chanteur, avec "Unbreakable", ou à une des plus grandes figures du rock moderne parties beaucoup trop tôt, Of Mice & Men s'impose encore aujourd'hui comme une figure de proue parmi les groupes les plus populaires du moment, et ce depuis 8 ans déjà. Fidèle à son crédo d'énergie positive, adressant explicitement un message rassurant à son public, principalement jeune et souvent sujet à l'anxiété, se dressant contre la dureté contemporaine et un monde que la société laisse apparaître un peu plus chaque jour comme sans espoir : t'es pas seul, toi aussi, mets tout ce bordel au défi.

Fort d'un songwriting solide et de la bonne sensation pop bien placée pour du refrain-clé en pagaille, Of Mice & Men poursuit son chemin, reste inattaquable sur sa maîtrise de LA formule qui en fait son charme, réassure et confirme plus que jamais la volonté inébranlable du groupe. Quitte à enfoncer les portes ouvertes et à être redondant, Of Mice & Men répond toujours présent, s'impose comme une puissance sincère et prouve, avec le dernier Asking Alexandria, que le vrai renouveau du Hard FM est là, à défaut d'être intrinsèquement celui du groupe.


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